Les marqueurs génétiques peuvent transmettre les traumatismes d’une génération à l’autre.
Aujourd’hui, une nouvelle étude de Rachel Yehuda, chercheuse de l’hôpital Mount Sinai, reconnue pour ses travaux antérieurs sur les niveaux d’hormones du stress chez les personnes atteintes du syndrome de stress post-traumatique (TSPT), fournit des indices génétiques pour ce qui est de ces influences intergénérationnelles.
Cette étude montre que les empreintes génétiques d’expériences traumatisantes peuvent être transmises d’une génération à l’autre de manière épigénétique (épi signifiant « au-dessus », autrement dit au-dessus des gènes).
Yehuda et son équipe ont examiné 32 survivants de l’Holocauste. Il s’agissait d’hommes et de femmes juifs qui avaient été victimes ou témoins de torture, s’étaient cachés ou avaient été emprisonnés dans un camp de concentration nazi. En analysant les gènes de leurs enfants et en comparant les résultats à ceux des familles juives qui ne vivaient pas en Europe au moment de la Seconde Guerre mondiale, ils ont pu identifier des changements génétiques qui ne pouvaient être attribués qu’aux expériences de leurs parents avaient vécues durant l’Holocauste.
Des études récentes montrent que certains de ces marqueurs épigénétiques peuvent se transmettre du parent à l’enfant. Des études menées auprès de mères atteintes d’un trouble dépressif majeur, par exemple, révèlent que leurs filles et même leurs petites-filles sont plus susceptibles de souffrir de dépression.
Il a déjà été démontré dans des études sur les animaux que la peur pouvait se transmettre aux générations futures. À l’université Emory d’Atlanta, les souris ont été formées à avoir peur de l’odeur de la fleur de cerisier en recevant un choc électrique au moment même où on les exposait à cette odeur.
Les descendants de ces souris avaient également peur de l’odeur, même s’ils ne l’avaient jamais sentie auparavant, de même que leurs descendants. Cependant, la progéniture de souris qui avaient été entraînées à avoir peur d’une odeur différente, ou qui n’avaient pas été entraînées du tout, ne montrait aucune crainte de l’odeur de la fleur de cerisier.
Auteur Célia Hellot
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